Financement CPF création d’entreprise : fin de l’éligibilité des formations ACRE

Fin de l’éligibilité des formations ACRE

Depuis plusieurs années, les formations dédiées à l’accompagnement des créateurs et repreneurs d’entreprise bénéficiaient d’une éligibilité automatique au Compte Personnel de Formation (CPF). Cette disposition, qui facilitait l’accès à un accompagnement structuré pour les porteurs de projets, a connu un premier tournant avec le cadrage opéré par la Caisse des Dépôts en 2022. Aujourd’hui, l’État va plus loin et met fin à cette éligibilité automatique, dans un souci affiché de rationalisation des dépenses publiques. Si cette mesure vise une meilleure régulation et lutte contre certains abus, elle soulève néanmoins des questions quant à l’impact sur les futurs entrepreneurs et la viabilité de leurs projets.

Formation entrepreneur éligibilité CPF : Un premier cadrage pour limiter les dérives

Le code CPF 203, attribué aux formations d’accompagnement à la création et reprise d’entreprise (ACRE), a connu une explosion du nombre d’organismes proposant ces prestations. Face à cette prolifération et aux disparités de qualité entre les formations, la Caisse des Dépôts avait déjà engagé une démarche de régulation en avril 2022. Elle a introduit un premier cadrage pour définir les critères des formations réellement éligibles, entraînant ainsi une diminution du nombre de formations reconnues sous ce code. Ce travail visait à recentrer l’offre sur des formations véritablement adaptées aux besoins des entrepreneurs, garantissant une montée en compétences utile et cohérente avec les enjeux de la création d’entreprise.
Les principales dispositions de ce cadrage incluaient :

  • L’obligation pour les organismes de formation de justifier d’une expertise avérée en entrepreneuriat.
  • Une définition plus stricte des contenus pédagogiques, centrés sur la gestion d’entreprise, le financement et la stratégie commerciale.
  • Une meilleure traçabilité des formations dispensées et un suivi post-formation des bénéficiaires.

Cependant, malgré cette première régulation, des dérives persistaient. Sous l’intitulé de formation entrepreneur éligibilité CPF, certains organismes proposaient en réalité des formations techniques éloignées des compétences entrepreneuriales fondamentales. Cette situation a conduit l’État à prendre une décision plus radicale : supprimer l’éligibilité automatique de ces formations au CPF.

Une décision motivée par des impératifs budgétaires

Derrière cette suppression se cache une volonté claire de réduire les dépenses liées au CPF. La montée en puissance du Compte Personnel de Formation a généré une hausse conséquente des coûts pour les finances publiques, amenant l’État à chercher des leviers pour optimiser son budget. La suppression de l’éligibilité des formations à la création et reprise d’entreprise s’inscrit dans cette logique de rationalisation.
L’argument avancé par les pouvoirs publics repose sur le fait que la création d’entreprise ne garantit pas automatiquement un retour à l’emploi durable, contrairement à d’autres formations professionnalisantes qui mènent directement à un poste salarié. En limitant l’accès aux financements CPF création d’entreprise, l’État espère recentrer les fonds sur des parcours jugés plus immédiatement rentables en termes d’employabilité.

Une régulation justifiée mais un manque de soutien aux créateurs

Il est indéniable que certaines pratiques douteuses ont pu justifier cette décision. Certains organismes proposaient des formations de faible qualité, parfois éloignées des objectifs entrepreneuriaux. D’autres utilisaient le cadre de l’ACRE pour proposer des contenus techniques non conformes à l’accompagnement entrepreneurial initialement prévu. Dans ce contexte, une régulation plus stricte était nécessaire pour assurer que les financements CPF création d’entreprise soient utilisés à bon escient.
Cependant, la suppression totale de l’éligibilité pose question. Les compétences transmises dans le cadre des formations ACRE sont cruciales pour garantir la pérennité des projets entrepreneuriaux. Créer ou reprendre une entreprise ne s’improvise pas, et un accompagnement structuré est souvent déterminant pour éviter les erreurs stratégiques et assurer une gestion optimale de l’activité.
Dès lors, la fin de cette éligibilité automatique pourrait laisser sur le carreau de nombreux porteurs de projets, en particulier ceux qui n’ont pas les moyens de financer un accompagnement par leurs propres moyens. Cette mesure pourrait paradoxalement freiner la dynamique entrepreneuriale en France, alors même que l’initiative privée est encouragée comme moteur de l’emploi et de l’innovation.

Accompagnement création entreprise 2024 : Quelles alternatives pour les créateurs d’entreprise ?

Face à cette nouvelle donne, les futurs entrepreneurs devront se tourner vers d’autres dispositifs pour se former et structurer leur projet. Parmi les alternatives possibles :

  • Les aides régionales et locales : Certaines collectivités proposent des dispositifs d’accompagnement pour les créateurs et repreneurs d’entreprise, avec parfois des financements spécifiques.
  • Les réseaux d’accompagnement : Des structures comme Bpifrance, les chambres de commerce et d’industrie (CCI), ou les chambres des métiers et de l’artisanat (CMA) offrent des parcours d’appui aux entrepreneurs.
  • Les incubateurs et pépinières d’entreprises : Ces structures offrent un cadre favorable aux jeunes entreprises, avec souvent un accès à des formations et des conseils spécialisés.
  • Les associations d’aide à l’entrepreneuriat : De nombreuses organisations comme Initiative France ou Réseau Entreprendre accompagnent les porteurs de projet, souvent avec des formations adaptées.

Conclusion : un équilibre à trouver entre régulation et soutien entrepreneurial

Si la fin de l’éligibilité automatique des formations ACRE au CPF répond à des enjeux de régulation et d’optimisation budgétaire, elle ne doit pas masquer l’importance de l’accompagnement dans la réussite des projets entrepreneuriaux. Une meilleure sélection des formations et un contrôle accru des contenus auraient pu constituer une alternative plus équilibrée.
La formation entrepreneur éligibilité CPF reste un levier essentiel pour la viabilité des entreprises et, par extension, pour la vitalité économique du pays. Il est donc impératif que d’autres solutions d’accompagnement voient le jour, afin que les futurs créateurs ne soient pas livrés à eux-mêmes, au risque d’accroître le taux d’échec des nouvelles entreprises.
L’enjeu est désormais de trouver un équilibre entre lutte contre les abus et soutien efficace aux entrepreneurs. Si l’éligibilité automatique des formations ACRE disparaît, il est nécessaire d’envisager d’autres dispositifs qui garantiront un accompagnement création entreprise 2024 de qualité aux porteurs de projet. L’avenir de l’entrepreneuriat en France en dépend.